Je vous écris car je veut vraiment prévenir les autres femmes qu’elles ne vivent jamais ce que je vis. Voici mon histoire : en 2000 je me suis séparée de mon mari avec qui j’ai eu 3 enfants. Ca n’a pas été toujours facile mais je faisais ma vie tranquillement avec eux quand j’ai rencontré en 2003 un nouvel homme pendant les vacances en Tunisie entre amies, Walid 36 ans et qui n’avait pas d’enfants. Moi j’avais 41 ans et j’avais envie de me dire que ma vie amoureuse n’était pas finie. Alors oui il y avait une différence d’âge mais pas non plus extravagante.

Il était de confession musulmane et je suis catholique mais tout le monde l’a bien accepté dans ma famille. J’étais fière de la tolérance et de l’ouverture d’esprit de ma famille et de mes enfants. Il apparaissait auprès de tout le monde comme quelqu’un de fiable, de généreux et de gentil. J’étais bien en sa compagnie et je croyais qu’il m’aimait sincèrement. Il était affectueux, prévenant, il me disait qu’il n’avait jamais aimé comme il m’aimait. 
 
Il m’a demandée en mariage 6 mois après notre rencontre. Il n’était pas de nationalité française et c’était important qu’il le soit pour que nous puissions acheter notre maison, habiter ensemble, pour qu’il puisse travailler en France … Donc j’ai accepté, ce que j’ai pu être naive !
 
Le mariage était assez ridicule en fait. Il y avait personne de sa famille. Nous avons juste fait un déjeuner au restaurant. J’ai porté une robe qui n’était pas une robe de mariée, je n’ai même pas eu de bague. Le maire a même demandé « ou est la mariée?« .  Tout de suite après le mariage, il a commencé à me demander de l’argent (au début pas beaucoup) pour envoyer à sa famille et pour payer des dettes qu’il avait dans son pays (du moins c’est ce qu’il m’a raconté). Il a totalement arrêté de travailler dès qu’il est venu en France. Je me disais que c’était normal puisqu’il n’avait pas la nationalité française. Qu’il était un peu perdu dans ce nouveau pays, qu’il avait le mal du pays.
 
J’ai pensé que nos projets allait enfin commencer mais il y avais toujours quelque chose qui faisait barrière. Un jour j’ai appris qu’il avait des problèmes avec la justice en Tunisie et qu’il était bien connu des services de police la bas. J’ai su tout ça par son ancien patron qui lui en voulait de l’avoir planté du jour au lendemain sans l’avoir prévenu. Il m’a aussi dit au passage qu’il n’était pas comptable comme il me l’avait dit mais serveur dans un hôtel, enfin quand il arrivait à se réveiller le matin. 
 
La je lui ai dit tout ce que j’avais appris (sans citer ma source) et j’ai menacé de le quitter. Je crois qu’il a eu vraiment peur et il a redoublé d’efforts pour que je ne parte pas en s’occupant beaucoup des enfants, en m’aidant à la maison … Mon ex-mari n’avait jamais fourni autant d’efforts à l’époque de notre séparation. Naïvement, j’ai cru en lui, je me suis dis que c’était des erreurs qu’il regrettait beaucoup et que nous devions aller de l’avant.
 
Ma famille n’étant pas très resserrée et ayant pleins de problèmes avec mon ex-mari, je n’avais plus que lui. 
 
Quand il a reçu sa carte de séjour de 10 ans, il a beaucoup changé. C’est carrément un autre homme que j’avais en face de moi. Il s’est mis à faire beaucoup d’allers retours seul entre la France et l’Algérie sur mon compte en banque, à me manquer de respect, à m’humilier en public et devant les enfants. Puis il a eu sa carte d’identité je ne sais pas trop comment. Il a fait venir sa famille (sa soeur et ses enfants, sa mère et ses 2 frères). En toute objectivité c’était des cas sociaux, violents et bêtes. Ils se sont installés chez moi de longs mois alors que « mon mari » dormait à l’hôtel « pour leur faire de la place » mais en fait il menait sa vie comme il le voulait et je pense qu’il me trompait. Sa soeur dormait dans ma chambre et ses enfants dans les lits avec mes enfants.
Ils n’avaient pas la moindre estime pour moi, ils ne faisaient pas l’effort d’arrêter de faire du bruit, de chanter quand mes enfants faisaient leurs devoirs. Et je devais leur faire à manger et ils ne parlaient même pas français devant moi. Je ne sais donc pas ce qu’ils se racontaient et ça me rendait parano. J’avais l’impression d’être devenue une esclave chez moi. Mes enfants j’ai senti qu’ils ont pensé que je faisais n’importe quoi. Moi aussi j’ai beaucoup changé. Je commençais à ouvrir les yeux et la réalité me faisait mal et peur. Alors je commençais à déprimer sévère, devant mes trois enfants. Je n’avais plus de force (et de la force il y en a besoin) pour gérer le quotidien avec trois enfants et les « envahisseurs ». Mon fils ainé s’est confié à l’assistante sociale du collège. j’avais honte et peur de perdre mes enfants. C’était bien trop tard pour faire annuler le mariage. A la fin de l’année scolaire j’ai payé pour eux un week-end à Marseille ou vivait une famille qu’ils connaissaient de Tunisie et j’ai fais leurs bagages et les miens pendant ce temps la et rendues les clefs de mon appartement. Puis j’ai pris le train et je suis partie m’installer chez ma mère avec mes enfants. Mon ex n’en avait pas l’adresse. J’ai laissé leurs affaires chez le concierge et je les ai prévenus par téléphone.
 
Je suis restée à pleurer des semaines chez ma mère, à ne plus dormir sauf sous somnifère,à ne pas aider dans la maison, ni à faire mes démarches. Je me suis demandé pourquoi j’avais cru en cette histoire, pourquoi je m’étais faite berner de la sorte. ce que tout le monde m’a reproché. Faire une erreur comme celle-la et se retrouver sans rien avec des enfants à mon âge, beaucoup de gens de mon entourage ne me l’ont pas pardonné. Au lieu de profiter de l’argent que j’ai gagné toute ma vie je paie des dettes et je refuse pleins de choses à mes enfants par manque d’argent.
 
J’ai coupé définitivement les ponts avec mon ex et je me suis rapprochée d’une association qui aide les femmes victimes de mariage gris. On a toutes la même histoire, il y a même des françaises d’origine maghrébines et des hommes qui se sont fait avoir. Pour moi c’est un mariage d’une noirceur sans nom. En quelques années, j’ai eu plus mal qu’en toute ma vie. Moi qui pensait avoir vécu le pire avec mon ex-mari. 
 
Maintenant la blessure n’est pas totalement refermée mais ça va mieux. Je reconstruis ma relation avec mes enfants. Je me suis même réconciliée (d’amitié) avec mon ex-mari qui a beaucoup fait pour me soutenir moralement.
Je ne comprends pas pourquoi l’état français donne les papiers si facilement. Il fraude aussi la CAF et Dieu sait qui encore. Actuellement il vit chez une femme qui l’entretien convaincue qu’il est médecin en Tunisie et qu’il n’est qu’une question de temps avant qu’il puisse devenir médecin en France. J’ai essayé de la prévenir mais elle ne m’a pas cru et elle n’a rien voulu entendre. Peut-être que je vais lui envoyer ce lien si vous me publiez pour qu’elle sache à qui elle à a faire. Merci d’avoir pris le temps de me lire. S’il vous plait ne corrigez pas mon texte ni mes fautes.