Voici le témoignage de Tania 29 ans qui a vécu un déni partiel de grossesse. La photo est une photo d’illustration.

 

« Je m’appelle Tania, j’ai 29 ans et je vis près de Bordeaux.
Tout a commencé au printemps 2013, alors que j’avais réussi à me reconstruire après une séparation douloureuse, et pris la décision d’entamer un amaigrissement avec une nutritionniste.
Tout ceci m’ayant rapidement redonné confiance en moi, c’est ainsi que j’ai eu envie de séduire de nouveau, et c’est à ce moment là que j’ai rencontré F.
Sans vraiment en avoir jamais parlé ensemble, on avait une relation sans engagement, lui habitant Paris et moi Bordeaux. On se voyait de temps en temps quand il rendait visite à sa famille près de Bordeaux, mais on se donnait des nouvelles très régulièrement.


Après ne plus s’être vus durant plusieurs mois, nous nous sommes retrouvés à Noël 2013. Le 25 décembre précisément …
C’est ce jour là que je suis tombée enceinte, mais ça,  je ne l’ai su que bien,  bien plus tard…

Nous avons continué nos vies chacun de son côté, en se donnant des nouvelles par sms, en se voyant une fois à la fin de l’hiver.
Jusqu’à un matin de début mai, ou je me suis réveillée en me sentant très étrange.  Étant donné que je venais de quitter mon travail pour changer de département, j’ai mis ça sur le compte du stress. La journée passe et une petite voix me dit tout au fond de moi que tout ça n’est pas normal.
J’avais mal au ventre, pas faim …
Le lendemain je me suis décidée à faire un test de grossesse, en me persuadant que ça ne pouvait pas être ça.
Le résultat fût sans appel, il a viré au positif en 2 secondes.
Le ciel me tombe sur la tête. ..
Le surlendemain j’arrive à obtenir un rdv pour une échographie de datation, car ma première idée est l’ivg. Je ne savais alors pas encore de quand cette grossesse datait …
Coup de massue, on m’annonce que je suis enceinte de 20 semaines … Un déni partiel de grossesse, clairement.
Je demande alors quels sont mes solutions, on me dit qu’il y a l’étranger pour l’ivg …
La radiologue me dit qu’elle a vu le sexe du bébé, et sans m’en rendre compte,  je lui demande de me le révéler.
Il s’agit d’un garçon!  Je pense que c’est à ce moment là que j’ai commencé à l’aimer.
Évidemment l’évidence s’est rapidement imposée à moi, j’allais garder cet enfant.
Il m’a fallu quelques jours pour accepter et affirmer mon choix, et je suis devenue la femme enceinte de quasiment 5 mois la plus heureuse du monde.J’étais épanouie, joyeuse, enchantée.
Je me suis décidée à prévenir F. , en lui expliquant toute l’histoire. Je lui précise également que je ne lui impose rien, qu’il est me bienvenu dans nos vies s’il le désire, mais que je ne lui impose rien.
Et il ne m’a jamais répondu …

J’ai été très soutenue par les miens durant ma grossesse, mes parents fous de joie à l’idée d’être grand parents pour la première fois, mes amis, etc…

Gael est finalement né 6 jours après terme le 1er octobre 2014. J’ai vécu un super accouchement dans une maison de naissance,  avec une amie et ma maman.

J’avais évidemment mis au monde le plus beau bébé du monde. Il ressemblait tant à son père … F. étant d’origine étrangère et assez typé et moi blonde aux yeux bleus, Gael a tout pris de lui et pas grand chose de moi!
Mais qu’importe.
Bien évidemment il a fallu que je me justifie,  à l’état civil quand ils passent pour la déclaration de naissance, à la cpam,  Etc…  à chaque fois il faut s’exposer et expliquer qu’il n’y a pas de papa…
Les choses se sont compliquées le lendemain lorsqu’il a été diagnostiqué à Gael une malformation intestinale grave et il a du être transféré en urgence à l’hôpital des enfants pour être opéré dans la soirée. Le ciel m’est tombé sur la tête. Même si j’ai été soutenue par mes proches, vivre ça « seule » fut une épreuve.
Les 12 jours d’hospitalisation et le regard en biais du personnel hospitalier qui vous prend pour une bête curieuse car vous êtes seule…
Les problèmes de santé liés à l’hospitalisation elle même… bref un cauchemar.
Aujourd’hui, 8 semaines après la naissance de mon pioupiou, nous allons bien et nous prenons nos marques, à 2 !
Bien entendu élever un enfant seule c’est dur, la fatigue est 2 fois plus intense car personne pour prendre le relais…
Mais je garde l’espoir qu’un jour, je rencontrerai un homme bienveillant, qui sera un bon compagnon pour moi et un référant masculin sain et aimant pour mon fils …

Étrangement (ou pas) je pense souvent à F.
Je dirai même qu’il me manque. C’est surprenant puisque nous navons jamais été amoureux. Des fois j’hésite à le re contacter,  mais je n’en ferai rien. Il a fait le choix du silence, je dois le respecter.
S’il devait un jour débarquer dans nos vies, il aurait intérêt à être armé de bonnes intentions. A être décidé à être un vrai papa, bon et attentionné. Après tout ce que j’ai vécu, je serai intransigeante avec quiconque voudra entrer dans nos vies… »

Si vous aussi vous avez vécu un déni partiel de grossesse ou que vous avez envie de nous raconter votre histoire de mère célibataire, merci de nous envoyer un e-mail à l’adresse contact @mere- celibataire .fr