Nous vivions ensemble depuis 7 ans et demi et nous avons une adorable petite fille de 4 ans et demi et un beau petit garçon de 2 ans. Nous n’avions pas de problèmes d’argent. Ni de problèmes tout court. Il est parti avec une autre avec laquelle il est toujours à ce jour. D’après ce que j’en sais. Je vous passe les détails, parce que c’est très sordide et que je n’ai pas envie de me les remémorer. Et que j’ai beaucoup souffert de la situation. Je voudrais apporter mon témoignage de maman solo sur mes vrais problèmes auquel je dois faire face au quotidien depuis son départ. En réactions aux commentaires hier sur la page facebook du site.

Un sujet d’inquiétude prédominant: l’argent.

En ce qui concerne mes enfants, oui, j’aurais bien sûr préféré qu’ils vivent avec leurs deux parents. Mais je savais quand même que mes enfants m’avaient. De plus, j’ai vécu beaucoup de choses difficiles à vivre quand j’étais enfant. Je savais que les enfants – cliché, mais vrai! – résistent étonnement bien aux épreuves de la vie.

Retrouver l’amour? Je n’y ai plus pensé pendant des mois. Un peu plus d’une année en fait. La seule raison pour laquelle j’étais vaguement consciente d’avoir un vagin, c’était parce-que j’avais ma période de règles tous les mois. J’étais une maman solo endurcie.

Non, la question n ° 1 qui m’a gardé éveillée, en sueur et les yeux écarquillés, nuit après nuit c’est bien sûr les problèmes d’argent.

J’ai été élevé par une mère célibataire et nous avons étés une famille très modeste.

C’était tellement stressant. En grandissant, je craignais constamment que nous soyons sans maison. Ou que je ne puisse pas aller à l’université. Bien qu’il y ait eu finalement peu de choses qui nous ont réellement manqué matériellement,  le stress constant d’avoir trop peu d’argent a été très présent.

Alors pour moi ce n’était pas possible. Je ne voulais plus être pauvre.

  • Etre pauvre veut dire être signifiait être stressée en permanence.
  • Etre pauvre signifie être en colère.
  • Et aussi, être pauvre veut dire sans cesse blâmer les autres. Que ce soit mon ex, le tribunal qui ne m’a pas accordé plus de pension alimentaire, la crise financière. Quand on est pauvre, tout le monde en devient plus ou moins responsable. Comme hier sur la page facebook ou certaines en viennent à reprocher aux bénévoles du site d’écrire des articles qui concernent des femmes plus à l’aise financièrement qu’elles ne le sont.

J’ai juré toute ma vie que je ne serais pas une mère célibataire avec des problèmes d’argent. J’ai pensé que je ne serais jamais une mère célibataire tout court. Pourtant, mon compagnon est parti et je n’ai pas eu d’autres choix que de faire avec. Je ne gagnais  qu’une fraction de nos revenus totaux quand nous étions en couple. Et en raison des circonstances entourant ma séparation je savais que tout versement de pension alimentaire serait temporaire. Et que la grande majorité du temps ce serait à moi de m’occuper et d’entretenir mes enfants.

Mais pour pouvoir le faire, je devais à minima tripler mes revenus. Cela me semblait tellement impossible! J’étais terrifiée.

Des mois au bord de la crise cardiaque à cause des problèmes d’argent.

Pendant des mois, j’ai passé un temps fou sur ma calculatrice à calculer et à recalculer mon budget. Comment pourrais-je réduire les dépenses, réduire mes factures et manger pour moins cher? Je ne me suis rien acheté pour moi. Et mes enfants avaient des vêtements, des jouets et des meubles de seconde main.

Il y avait aussi le problème du logement en plus des problèmes d’argent. Je vivais dans provisoirement dans un logement appartenant aux parents de mon ex. Les enfants et moi-même devions déménager. Et les loyers dans ma ville me semblaient si chers.  Et puis cela voulait dire m’éloigner de mon voisinage, de mes amis. Ces seules personnes qui désormais faisaient partie de nos vies au quotidien.

J’avais surtout peur de ne jamais être en mesure d’avoir la vie que je voulais. Je faisais semblant d’être enthousiaste et pleine de projets. Mais je n’avais pas envie de travailler à l’extérieur de la maison 60 heures par semaine. Je voulais assumer mes enfants, mais en restant auprès d’eux.

Je ne voulais pas seulement avoir de l’argent sur mon compte en banque. Il s’agissait surtout de ne pas me être trop inquiète au sujet des factures ni de notre avenir. Je voulais être heureuse. Je voulais que mes enfants soient heureux. Et surtout ne pas échouer. Je m’étais fait tant de promesses. Je m’étais tellement dit que je ferais mieux que mes propres parents. Et que mes enfants auraient une vie plus facile.

En d’autres termes: je voulais exactement les mêmes choses que les femmes en couple autour de moi. Mais moi j’étais maman solo.

Être financièrement indépendant: se sentir sécurisée émotionnellement.

Il m’a fallu des mois et des années, mais je l’ai finalement fait. J’ai crée un business en ligne qui a fini par me rapporter assez d’argent pour vivre dignement. Je ne suis toujours pas riche. Mais je suis sereine. Je ne fais plus peur aux hommes en décrivant ma situation. Et surtout ma situation financière.

Même si tout le monde me l’a conseillé, je n’ai pas renvoyé mon ex inlassablement devant les tribunaux pour qu’il paye « la juste somme ». Je ne me suis pas très endettée en faisant des crédits de partout. On ne me les aurait pas accordés de toutes les manières.
Je n’ai pas non plus travaillé 100 heures par semaine.
J’ai fini par construire une carrière et une vie qui me permet de m’occuper de ma famille et de moi-même.
J’ai créé un style de vie dont je suis fière.
La liberté financière en tant que mère célibataire ne consiste pas seulement à avoir de l’argent sur son compte. Ni de ne pas s’angoisser tous les mois ne sachant pas si les factures seront payées.

La tranquillité d’esprit.

Il s’agit surtout de se sentir calme. En état de contrôle et confiante. De pouvoir prendre les décisions concernant l’avenir sans être terrifiée par l’idée de basculer dans la pauvreté et dans de nouveaux problèmes d’argent. Sans dépendre non plus d’un homme ou d’un membre de sa famille.

Maintenant, je ne regarde plus le plafond toute la nuit en craignant de devoir vivre dans ma voiture avec mes enfants. Maintenant, je sais que mon loyer sera payé. Quand je fais mes courses j’achète ce qui est bon et sain. Et non plus seulement ce qui est le moins cher. Et j’ai inscrit mes enfants à des activités.

Il m’a fallu des années et beaucoup d’efforts. Mais ces efforts ont payé. Au sens propre comme au figuré. Et les problèmes financiers sont désormais loin de moi.

Pour aller plus loin, lisez les articles de notre catégorie budget.