Il y a presque 10 ans, j’ai eu mon premier enfant, à l’âge de 31 ans. Je n’étais donc pas une adolescente. J’avais un travail stable, j’étais propriétaire. Mais nous avons divorcé, alors que notre fille n’avait que deux ans et j’ai du me faire ma propre expérience de maman solo.

Je ne vais pas mentir: la maternité célibataire a été la chose la plus difficile que je n’ai jamais eu à faire. C’est effrayant et frustrant. Mais c’est aussi un défi positif. Cela a été extraordinairement enrichissant et je suis devenue une personne accomplie.

Comme ma fille vient de fêter ses 10 ans,  j’ai eu suffisamment de temps pour pouvoir réfléchir aux difficultés de la vie de maman solo. Ainsi qu’aux choses que j’ai bien réussites, contre toute attente.

Voici donc cinq choses que j’aimerais avoir fait différemment et que j’aimerais partager avec vous:

1. Laissez les autres m’aider.

Un mélange complexe d’orgueil et de honte m’avait accoutumée à «accomplir» toute seule tous les défis du quotidien de maman solo. Je me rends compte aujourd’hui que j’avais assimilé la vulnérabilité à l’infériorité.

Ces croyances et mes craintes m’ont amené à éviter de demander de l’aide et du soutien lorsque j’avais vraiment besoin. Que ce soit pendant ma grossesse et aussi pendant les premières années de la vie de ma fille.

J’ai mené une vie vraiment dingue. Et je n’ai reçu aucun prix pour cet exploit. Cela a entraîné un manque de temps manifeste pour prendre soin de moi. Et cela a par lien de cause à effet augmenté ma vulnérabilité.

2. Couper les liens avec le père verbalement et émotionnellement violent.

La honte que j’ai ressentie d’être une maman solo m’a gardée liée à une relation qui aurait dû en fait se terminer pendant ma grossesse. Mon ex était aussi odieux que dépendant de moi. J’avais sans cesse des jugements, des reproches, des insultes de sa part. Mais il comptait sur moi pour le prendre en charge sur tous les aspects de sa vie de père. Il ne venait voir ma fille que si je l’y contraignais. J’ai pourtant mis beaucoup de temps à couper complètement les liens avec lui. Et même à rompre définitivement. Je lui ai permis plusieurs fois de revenir dans nos vies. J’espérais sans doute qu’il pourrait changer et que, d’une façon ou d’une autre, je pourrais miraculeusement ne plus être une maman solo. Cette erreur nous a causé du chagrin inutile, à ma fille et à moi. Cela aurait pu être évité et j’espère que mon expérience de maman solo sur ce point là pourra servir à d’autres.

On ne peut pas contraindre quelqu’un à assumer son rôle.

3. J’ai pensé pouvoir tout assumer.

J’ai un excellent travail depuis plusieurs années ainsi que ma propre maison avec trois chambres. Je vis dans la même ville depuis que je suis enfant. Et je pensais pouvoir tout accomplir, comme avant. Cette décision a causé des ravages sur mes finances, sur ma carrière et sur ma santé mentale. Avec le recul, je pense que j’aurais du trouver un emploi plus flexible. Peut-être moins bien rémunéré. Et emménager dans une autre région, dans une maison plus petite et moins chère. Voila la leçon que j’ai tirée de mon expérience de maman solo.

4. J’ai ignoré les conseils des autres.

Comme je vous l’ai raconté ci-dessus, j’ai passé beaucoup de temps à chercher à lutter contre ma condition de maman solo, au lieu de l’assumer. Je n’ai écouté personne autour de moi. Pas même celles qui avaient déja eu une expérience de maman solo. J’étais la seule personne responsable d’élever mon enfant et de vivre ma vie. Et je tenais à le rester. Attention, je ne dis pas pour autant que j’aurais du écouter tous les conseils que j’ai entendus. Certains n’étaient pas bienveillants. D’autres tout simplement pas bons.

Mais je n’ai donc pas écouté les personnes qui me mettaient en garde contre un burn-out maternel. Ni ceux qui me conseillaient de rompre définitivement avec le père de ma fille. J’ai eu tort, mon expérience de maman solo l’a aujourd’hui démontré.

 

5. Je n’ai pas assez profité de ma grossesse et des premières années de ma fille.

J’ai passé tellement de temps à m’inquiéter de mener une vie de maman solo parfaite. A craindre d’être prise au piège financièrement et émotionnellement. Tellement de temps à essayer de favoriser les liens entre ma fille et son père que je me suis oubliée. En témoigne notre album de photos de famille. Je n’ai presque aucune photo de moi pendant ma grossesse. Ni des premières années de ma fille. Et pourtant c’est moi qui ai assumé tous les rôles. Mais notre album de famille n’en témoigne pas. J’ai donc raté la chance de profiter réellement de ce que j’ai construit.